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Rien n'est plus permanent qu'une solution temporaire.

Dernière mise à jour : 10 nov.




C'est la phrase que mon mari, Sjors, m'a dit l'autre matin alors que nous parlions de "techniques" pour que notre fille Opal, presque 6 mois, puisse s'endormir facilement et à ce moment-là j'ai senti mes épaules contractées de nouvelle maman se relâcher !


Laissez-moi vous expliquer un peu plus le contexte.


Il y a quelques nuits, nous sommes allées plus tôt que d'habitude au lit avec Opal. J'avais pris une douche avec elle, nous avions raconter une histoire chantée et elle s'est endormie vite et paisiblement à 20h30, nous laissant une soirée pour nous, la première depuis sa naissance, un moment de délice pour notre couple !


La nuit d'après, je me suis dit "oh c'est ce qui marche pour elle" alors j'ai fait la même chose... mais je suis restée au lit en essayant de l'endormir jusqu'à 22h... Cette fois, elle voulait jouer et non pas dormir !


Le lendemain matin, partageant ma fatigue, car depuis qu'Opal fait ses dents elle demande le sein beaucoup plus souvent qu'avant, mon mari a eu des idées pour régler le problème. Pendant qu'il faisait la liste des possibles solutions, j'ai commencé à ressentir une sensation désagréable en moi, comme s'il y avait un problème, quelque chose à résoudre ! J'ai remarqué qu'en essayant de résoudre le problème, nous en créions un! Alors que la situation demandait patience et souplesse, nous créions de la rigidité. Opal fait ses dents, ce qui est une sensation inconfortable, elle a donc besoin de réconfort, c'est-à-dire être au sein, se faire masser les gencives, chanter etc. autant de fois qu'elle en a besoin pendant la nuit pour revenir à une situation de confort. Ce n'est pas un problème, c'est juste une phase. Une phase qui passera à un moment donné.


Le mieux que nous puissions faire selon moi est simplement d'être présent à ce qui est, essayer de la soutenir au mieux et nous rappeler que comme pour tout cela passera. Dans ce processus, tout en partageant mes sentiments avec mon mari, il me dit cette phrase: " Rien n'est plus permanent qu'une solution temporaire." . Ces mots ont résonner en moi car ils m'ont rappelé qu'aucune solution n'est définitive car cet être, Opal, change constamment, tout comme nous et notre contexte.


Dans ce mouvement en constante évolution qu'est cette merveille appelée la vie, il n'y a que des solutions temporaires. Oh et quel soulagement de s'en rendre compte ! Pas besoin de se contracter autour d'une structure, d'une méthode mais plutôt s'ouvrir pour accueillir ce qui est, en faire l'expérience pleinement et jouer avec.


Comme mon professeur, Sahaj aime nous le rappeler : « La vie est un mystère à vivre, pas un problème à résoudre ! » Et oui, avoir un bébé peut être fatigant parfois. Oui, parfois, on a l'impression d'être en dessous de ses réserves, et je ne vis même pas une expérience aussi dure que certains autres parents, Opal est en bonne santé et je suis une maman à temps plein à la maison donc je peux me reposer... si Opal me le permet !


Mais quand je suis fatiguée, j'aime me rappeler les mots de mon cher enseignant Tchin Nhat Hanh qui disait que d'une certaine manière, rien n'existe sans son contraire, donc on ne peut remarquer la fatigue que parce qu'on connaît le repos, et on ne connaîtra le repos que parce qu'on connaît la fatigue. Quand j'y pense, je suis reconnaissante de me sentir fatiguée parce que je sais que cela signifie qu'à un moment donné, j'apprécierai vraiment le repos qui en découlera.


J'aime aussi me rappeler ce que mon mari m'a dit un jour où je me sentais frustrée de ne pas avoir le temps de faire du sport pendant plusieurs jours d'affilée. Il m'a dit : « Quand je me sens frustrée parce que je veux faire quelque chose mais que le moment ne me le permet pas, je reviens à la confiance qu'à un moment donné, ce sera le moment. Peut-être pas maintenant mais le moment viendra. » Je répète cette phrase chaque fois qu'un besoin non basique (faire pipi, caca et manger/boire n'entrent pas dans cette catégorie) me vient et ne peut pas encore être satisfait. Et à nouveau, je sens mon corps se détendre et je peux à nouveau accueillir le moment avec Opal.


Je ne dis pas que nous ne devrions pas avoir de structure ou de techniques pour vivre avec un bébé/enfant mais pour moi, dans mon contexte, je pense qu'elles sont plus utiles comme outils que comme méthodes. Je crois aussi que nous sommes tous, et peut-être encore plus les enfants en capacité de changer. Donc, c'est OK si Opal dort à 22 heures pour l'instant parce qu'elle peut dormir autant qu'elle le souhaite pendant la journée, et je crois que lorsqu'elle ira à l'école, nous ferons un changement vers une heure de coucher plus tôt parce que dans ce contexte, ce sera ce dont elle aura besoin. Je ne ressens pas le besoin de la former à partir de maintenant pour cela parce que ce n'est pas son contexte et donc cela n'a pas encore de sens pour nous et crée des contractions inutiles pour tout le monde.


Voici donc les phrases qui sont mes motos en tant que nouvelle maman :

"Ça aussi ça passera"
"Rien n’est plus permanent qu’une solution temporaire"
"Le moment viendra"
"Rien n'existe sans son contraire"

Ces phrases me permettent de passer de la contraction à l'ouverture, du « ça devrait » à « c'est », de la peur à l'amour, à la confiance et à l'accueil.


En les partageant, je vous souhaite de trouver les vôtres sur votre chemin de la parentalité, en honorant votre voie et en faisant confiance à vos capacités et à votre contexte, en constante évolution.



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