Alors qu’un jour je parlais avec l’une de mes amies qui me disait ne trouver son épanouissement et son développement personnel que dans la relation aux autres et n’être pas faite pour la méditation, l’histoire d’un arbre particulier vint m’être susurrée à l’oreille. Je vous laisse la découvrir ici :
Il était une fois un arbre.
Cet arbre avait été un jour une graine d’un autre arbre.
Un grand arbre, se souvenait il.
Cette graine d’arbre voulait être grand comme celui qui avait laissé tomber en terre sa graine.
Après tout c’était dans sa nature d’être grand.
Et cela avait du bon car lorsque l’on était grand on pouvait toucher le monde avec beaucoup plus de branches, on était en contact avec les autres, on voyait plus de choses, on était présent.
La petite graine d’arbre décida donc de pousser vite et fort vers le ciel.
Et ainsi fût-il.
L’arbre grandit vite et fort.
Il était dans les plus grands arbres de son périmètre.
Les oiseaux venaient faire leurs nids dans ses branches.
Ses branches touchaient les nuages et les autres arbres.
« En voilà une sensation magnifique d’être si grand, si connecté au monde », pensait l’arbre.
Mais voilà qu’un jour une grande tempête s’abattît sur la région du grand arbre.
Les autres arbres lui dire de bien s’accrocher à ses racines.
L’arbre tenta de se relier à elles et au sol qui le portait mais il réalisa à ce moment que trop impatient de grandir vers l’extérieur il n’avait pas porté attention à faire pousser ses branches intérieures.
Alors que le début de la tempête approcha, le grand arbre tomba sur le sol emportant avec lui d’autres arbres dans sa chute ainsi que les nid des oiseaux qui s’étaient installés en lui.
Le grand arbre se mit à pleurer, triste de se voir couché sur le sol avec ceux qu’il avait tant aimé.
Se décomposant dans le sol, il se promit que la prochaine fois, il penserait à ses racines.
Une graine de cet arbre survécu dans le sol, bien à l’abris dans le compost de bois du grand arbre.
La graine se rappelait qu’elle avait été un jour un grand arbre sans racine qui était tombé.
Le graine d’arbre se promit de faire très attention à ses racines, d’être bien solidement rattachée à la terre, et de ne pas pousser trop vite.
Et ainsi fût-il.
La graine fit pousser de nombreuses racines dans la terre, celles ci s’entremêlaient joyeusement à celles des autres arbres et espèces.
Elle recevait toutes les informations par eux, les soutenaient dans les moment difficiles, distribuant glucose et autres vivres aux arbres malades ou grandissant.
Tellement happé par son travail souterrain, l’arbre ne pensa pas à faire pousser son tronc et ses branches à la surface de la terre.
Il resta arbre-racines, tant et si bien que ses racines commencèrent à s’entremêler les unes aux autres. Empêchant le liquide de vie de circuler. Ne recevant pas de lumière du ciel, elles commencèrent à pourrir et l’abre fût vite ronger par les champignons qui s’installèrent sur lui et le trouvèrent délicieux.
En son coeur néanmoins subsista une petite graine, protégée par la coque de racines que l’arbre-racines avait formé.
Cette graine se souvenait qu’elle avait été un jour un grand arbre sans racine qui connecté au ciel et aux autres avait un jour de tempête chuté.
Cette graine se souvenait qu’elle avait été un jour, un arbre-racines, connecté à la terre et aux autres qui avait un jour pourri par manque de lumière.
La petite graine décida de pousser dans les deux sens, vers la terre et l’intériorité aussi bien que vers le ciel et l’extériorité.
Et ainsi fût-il.
La petite graine devint à son rythme un arbre aux racines solides et au branches fortes et grandes.
Un arbre poussant dans les deux sens.
À chaque fois qu’une nouvelle branche poussait, l’arbre se souvenait de revenir vers la terre et d’y renforcer une racine.
À chaque fois qu’une racine se renforçait et donné de la force, l’arbre faisait pousser une feuille pour emmagasiner de la lumière.
L’arbre avait compris que rien ne va sans son contraire et que les mouvements équilibrés dans les deux sens sont les seuls qui nous font perdurer.
C’est en tous cas l’histoire qui me conta lorsque je m’endormis au creux de son tronc, à l’orée du jour, un matin d’hiver.